La baisse du taux directeur ne va pas changer grand-chose...
En 2025 et 2026, des milliers de ménages québécois vont ressentir de plein fouet l’effet différé de la hausse des taux d’intérêt. Malgré un léger recul du taux directeur, des milliers de propriétaires au Québec s’apprêtent à subir un choc financier lors du renouvellement de leur hypothèque.
La prochaine vague de renouvellements hypothécaires risque de faire mal au portefeuille de nombreux québécois, en particulier ceux qui ont bénéficié de taux d'intérêt historiquement bas lors de la pandémie. Les emprunteurs qui ont opté pour un taux fixe d'environ 1,5 à 2 % en 2020 et 2021 seront plus particulièrement touchés par la hausse.
Selon les données de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) relayées dans un article du Journal de Montréal, environ 1,2 million de prêts hypothécaires arriveront à échéance cette année au Canada.
Au Québec, cela représente environ 200 000 ménages en 2025 et presque autant en 2026. Et dans cette province où plus de 85 % des emprunts sont à taux fixe de cinq ans (comparativement à environ 75 % ailleurs au pays), l’impact se fera davantage sentir.
L'article illustre la situation avec cet exemple: une hypothèque de 300 000 $ contractée à un taux de 1,89 % se traduisait en versements mensuels de 1500 $. Lors du renouvellement au taux de 4,89 %, la facture grimpe alors à 1845 $ par mois, soit 345 $ de plus.
Il s'agit d'une somme non négligeable pour les propriétaires. « Ce n’est pas facile avec l’épicerie et tout le reste qui coûte plus cher. Pour ces ménages-là, la baisse de 0,25% annoncée mercredi par la Banque du Canada, ça ne changera pas grand-chose », résume le courtier hypothécaire Stéphane Bruyère en entrevue avec le Journal de Montréal.
Quelle stratégie adopter?
Cette réalité pousse de plus en plus de propriétaires à opter pour un amortissement prolongé allant parfois jusqu’à 30 ans. Cette stratégie pour limiter l’augmentation des paiements mensuels a toutefois un coût puisqu'elle entraîne des frais d'intérêts pouvant atteindre plusieurs dizaines de milliers de dollars sur la durée totale du prêt.
Ce compromis devient inévitable pour plusieurs, cependant. « Un client sur deux est là pour refinancer en ce moment. Il veut absolument garder son versement identique, quitte à rallonger l’amortissement ou à accepter d’autres conditions », explique Bruyère.
Mais pour l’instant, le marché ne semble pas indiquer que les propriétaires cherchent à vendre à tout prix.
La courtière immobilière Mélanie Bergeron abonde en ce sens: « Sur le marché, on ne voit pas encore un gros boom de ventes forcées à cause des renouvellements. Les mesures mises en place par Ottawa, surtout l’amortissement sur 30 ans, viennent aider beaucoup ».
Elle est d'avis que d'allonger la durée de l’hypothèque évite aux ménages de devoir vendre leur propriété parce qu'ils sont financièrement pris à la gorge.
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