François Legault
Crédit photo: Capture d'écran photo Facebook (Emilie Nadeau)

Climat de travail toxique au sein du gouvernement Legault ?

Une plainte collective a été déposée...

J. Martel

J. Martel


Le gouvernement Legault est accusé de poser des «actes de harcèlement» par les deux principaux syndicats de fonctionnaires au Québec.

Le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ) et le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) ont demandé à la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) d’intervenir auprès du gouvernement Legault, car ils lui reprochent de poser des «actes de harcèlement» à l’endroit des quelque 60 000 employés qu’ils représentent.

C'est mercredi matin que les deux syndicats ont déposé une plainte à la CNESST visant le Secrétariat du Conseil du Trésor.

François Legault
Crédit photo: Capture d'écran photo Facebook François Legault (Emilie Nadeau)

Dans la plainte en question, les deux syndicats ont dénoncé les répercussions des compressions budgétaires imposées par Québec, et ce, alors que le gouvernement Legault souhaite abolir l’équivalent de 2000 postes de fonctionnaires au cours de l’exercice financier 2025-2026.

Selon ce qu'ont indiqué les deux syndicats, les compressions du gouvernement engendrent des «situations dangereuses», ce qui entraîne «un climat toxique, malsain» auprès des employés de l'État.

Le SFPQ et le SPGQ ont expliqué dans un communiqué: «Les déclarations et actions du gouvernement quant au ménage à faire dans la fonction publique, au dénigrement du travail du personnel, aux coupures de postes et de services sont de nature vexatoire, répétées, portent atteinte à la dignité, sont hostiles et non désirées et créent un climat de travail toxique.»

Geneviève Guilbault
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Les deux syndicats accusent aussi le gouvernement Legault de faire subir du harcèlement psychologique aux employés de l'État.

Le président du SPGQ, Guillaume Bouvrette, a précisé lors d'une entrevue avec Radio-Canada: «L'ensemble des déclarations publiques, tant du premier ministre que ses collègues au gouvernement, vient dénigrer le travail de ses employés, des travailleurs du secteur public.»

M. Bouvrette a d'ailleurs fait remarquer les employés restants doivent composer avec une surcharge de travail: «La population a continué d'augmenter dans les dernières années. Les lois, les programmes sociaux et fiscaux ont continué à se développer, à se moderniser. Et ça, ça prend des gens pour faire le travail. [...] Au privé, on ne voit jamais un PDG se réjouir sur la place publique d'une réduction d'effectifs. Au contraire!»

Simon Jolin-Barrette
Crédit photo: Capture d'écran Facebook

Les deux syndicats ont dénoncé dans un communiqué conjoint que plusieurs employés subissent de l'anxiété en raison des compressions et du discours tenu par le gouvernement Legault: «La charge de travail augmente, mais pas les ressources. Les non-remplacements des congés, départs et retraites créent une surcharge de travail. Le constat est que les personnes sont incapables d’effectuer le travail demandé et sont inévitablement confrontées à l’échec. [...] Les congédiements ont visé d’abord les personnes occasionnelles, puis les personnes en période de probation et les personnes permanentes sont maintenant à risque. Les coupures sont exigées, peu importe la charge de travail.»

Patrick Audy, qui est vice-président du SFPQ, a confié lors d'une entrevue que le gouvernement accentue la détresse psychologique de plusieurs employés de l'État: «Une étude de l’Université Laval publiée au printemps 2024 démontrait déjà que le degré de détresse psychologique était élevé parmi nos membres. Et là, on parle d'une étude qui a été menée en 2023, 2024, livrée au printemps 2024. Donc, l'état psychologique de nos membres aujourd'hui s'est encore détérioré. Ce phénomène-là était déjà documenté depuis presque deux ans. Ça l'a juste accentué, tout simplement.»

François Legault
Crédit photo: Capture d'écran photo Facebook François Legault (Emilie Nadeau)

M. Audy a ajouté: «Nos membres se sentent persécutés par ces annonces-là. On a des dizaines de personnes qui nous contactent chaque jour, des centaines par semaine, pour nous demander : "est-ce que je vais être la prochaine personne coupée?" Donc, ça crée énormément d'incertitudes et ça crée des climats de travail mauvais.»

Les deux syndicats ont aussi fait part de leurs inquiétudes quant au recours à la sous-traitance, qui est de plus en plus fréquent: «Cela mine le travail des personnes qui restent puisqu’elles doivent non seulement former les consultants, mais aussi se priver de l’expertise des gens qui ont dû quitter.»

Enfin, les deux syndicats ont rappelé dans leur plainte que l’article 2 de la Loi sur la santé et la sécurité du travail prévoit que les employés de l'État puissent bénéficier d'un milieu de travail sécuritaire.

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Source: Radio-Canada
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