Condamné à payer 30 000 $ à son ex pour aliénation parentale
Il aurait détruit la relation mère-enfant de son ex
Mon Fric
Un homme qui aurait détruit la relation mère-enfant de son ex a été condamné à payer 30 000 $ pour aliénation parentale, un premier jugement de la sorte au Québec, rapporte Le Devoir.
Les parents avaient une différence d'âge de plus de 30 ans et se sont séparés au début des années 2000 alors que leur enfant avait deux ans.
Ils avaient alors convenu que l'enfant habite chez son père au primaire, en passant ses fins de semaine chez sa mère, puis l'inverse au secondaire.
Selon la juge Élise Poisson de la Cour supérieure, leurs méthodes éducatives n'étaient pas du tout les mêmes.
Alors en 6e année, l'enfant aurait adopté « un comportement d’opposition de plus en plus soutenu à l’égard du cadre de vie établi par Madame. Il argumente, questionne, confronte et refuse de respecter les consignes en place », peut-on lire dans la décision consultée par Le Devoir.
Une fois au secondaire, il a déménagé chez sa mère, où il a vu sa relation se détériorer jusqu'à ce qu'il décide d'aller vivre chez son père à l'âge de 15 ans, en coupant les ponts avec sa mère depuis lors.
Selon la mère, c'est à cause des comportements de son ex que son enfant s'est éloigné d'elle. Elle lui a donc réclamé 125 000 $ en dommages-intérêts. De son côté, Monsieur affirme que c'est elle, et elle seule, la responsable de cette situation.
Toutefois la juge Poisson a donné raison à la mère en termes d'aliénation parentale. En exemple, elle cite le fait que sa mère dise à son fils d'aller « réfléchir dans sa chambre ». L'enfant a alors appelé son père, qui a contacté la police pour vérifier que son enfant était en sécurité. Le père aurait également fait part à son fils de ses désaccords avec sa mère, en affirmant que c'est de sa faute s'ils ne peuvent pas partir en vacances, car il refusait, lui, de payer une partie du passeport.
« Par ses agissements, Monsieur s’allie à X (l’enfant) et fait équipe avec lui. Il devient son protecteur contre l’exercice, par Madame, de son autorité parentale. Monsieur ne fait jamais équipe avec Madame pour recadrer X. Il tient pour acquis qu’elle est fautive et que X requiert sa protection », a écrit la juge.
La juge estime qu'une « personne raisonnable » aurait plutôt cherché des solutions. De son côté, la mère aurait tenté de sauver la relation avec son enfant en se tournant vers des spécialistes, mais Monsieur aurait refusé d'y participer et a « engendré un conflit de loyauté menant à la rupture des liens entre Madame et l’enfant », ajoute la juge.
Toutefois, la mère aurait parfois eu « un comportement rigide et a usé de mesures disciplinaires discutables. Ce faisant, elle a contribué à la distanciation de l’enfant », mais pas au fait que l'enfant a complètement coupé les ponts.
Ainsi, la juge a ordonné au père de verser 30 000 $ plus les intérêts à la mère.