François Legault

De nouvelles révélations choc à propos de SAAQclic.

Tous les détails à l'intérieur...

J. Martel

J. Martel


Le témoignage d'un auditeur interne de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) a été l'occasion d'apprendre de nouvelles informations choquantes au sujet du dossier SAAQclic.

C'est jeudi que Martin Lapierre, un auditeur interne de la SAAQ, a témoigné devant le juge Denis Gallant.

Lors de son témoignage, M. Lapierre, qui travaille pour la division de la vérification interne de la SAAQ, a expliqué avoir constaté des appels d’offres pour des « ressources stratégiques » affectées au programme Carrefour des services d’affaires (CASA), où on ne répertoriait qu'un seul soumissionnaire.

L'auditeur interne a alors découvert que les soumissionnaires qui remportaient ces appels d'offres avaient des liens professionnels passés avec le vice-président aux technologies de l’information de la SAAQ, Karl Malenfant, qui dirigeait le projet.

Lors du témoignage de M. Lapierre, le cas d'une soumissionnaire du nom de Madeleine Chagnon a été pris à titre d'exemple. Mme Chagnon, qui avait déjà avec Karl Malenfant, avait été la seule à se qualifier pour un contrat de 1,2 million conclu en mai 2015.

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Selon Martin Laroche, cet appel d'offres comportait des critères «particuliers», puisque le fournisseur retenu devait être titulaire d'une maîtrise.

Le procureur de la commission, Me Alexandre Thériault-Marois, a demandé à Martin Lapierre «Combien d'enveloppes de prix ont été ouvertes» et le témoin a répondu «Une seule».

Un organigramme a alors été produit afin d'être présenté au vice-président aux finances de la SAAQ, Yves Frenette, puis le schéma a été transféré à la PDG de la SAAQ, Nathalie Tremblay, qui elle, a conclu que l'appel d'offres avait été comblé selon les règles.

En ce qui concerne le conseil d’administration de la SAAQ, celui-ci a expliqué que Karl Malenfant «a dû utiliser son pouvoir d’attraction et sa connaissance du marché afin de s’assurer de pourvoir les postes de ressources stratégiques».

Bureau de la SAAQ

L'auditeur interne de la SAAQ a fait remarquer devant le juge: «On a beau respecter les règles contractuelles, si ça finit avec un seul soumissionnaire, ça ne marche pas.»

M. Lapierre a ensuite préparé une note pour la PDG de la SAAQ en janvier 2016 en lui signifiant clairement que les appels d'offres «ne semblent pas permettre au libre jeu de la concurrence de s’effectuer», tout en faisant le parallèle avec les conclusions de la commission Charbonneau.

Au cours des heures qui ont précédé le témoignage de Martin Lapierre, Martin Després, qui a travaillé à la division de la vérification interne de 2016 à 2023, a expliqué au juge que l’ancien vice-président de la SAAQ a autorisé une majoration du salaire horaire de certains consultants externes de CASA, passé de 82 $ à 350 $ l’heure.

Bureau de la SAAQ

Selon ce qui a été révélé lors du témoignage de Martin Després, les géants ASP et LGS ont ainsi pu facturer 24 000 heures de plus que ce qui était prévu, et ce, de 2017 à 2019.

C'est en décembre 2018 que Martin Després a observé de nouvelles irrégularités en lien avec la facturation.

Alors que des consultants externes ont vu leur tarif horaire passer de 82 $ à 350 $, plusieurs de ces consultants ont ainsi reçu le tarif qui est aux personnes avec «une expertise de pointe», et ce, même s'ils n'étaient pas qualifiés afin d'obtenir une telle reconnaissance.

M. Després a déclaré au juge: «Je ne suis pas allé voir dans les CV des individus personnellement, mais [dans leurs tâches] en 2017 et 2018, il n’y avait pas de différence notable dans leurs travaux.»

Lorsque M. Després a consulté la soumission initiale de LGS pour le contrat de CASA, le vérificateur a découvert qu'en date de février 2020, les heures facturées au taux horaire de 350 $ l’heure atteignaient presque le cap des 35 000, alors qu'à l'origine, on avait prévu de facturer 10 793 heures à ce même taux horaire.

Bureau de la SAAQ

M. Després a tenté par la suite de communiquer avec la haute direction de la SAAQ afin de l'informer de la situation, mais en guise de réponse, on l'a tout simplement informé que «le contrat est cappé».

L'ancien vérificateur a précisé: «C’est-à-dire que le contrat ne permettra pas aux consultants de [facturer] davantage d’heures.»

Les alertes lancées par Martin Després n'ont pas empêché la SAAQ de renégocier son contrat avec l’Alliance formé par les géants ASP et LGS à l’automne 2020.

Selon ce qu'a indiqué M. Després, la direction lui aurait même demandé de détruire certains documents en lien avec ses vérifications, mais il a refusé de le faire.

M. Després a admis que les cinq années de son mandat concernant CASA l'ont finalement mené à son départ de la SAAQ en 2023.

Voici un débat au sujet de ces nouvelles révélations:

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