Des analystes croient que le prix de l'essence va baisser en 2024.
Ça serait une bonne nouvelle avec tout le reste qui ne cesse de monter !
Mon Fric
Les automobilistes seront certainement soulagés d'apprendre que plusieurs analystes disent croire que 2024 sera une année de baisse des prix du pétrole.
Le prix de référence du pétrole brut West Texas Intermediate (WTI) a continué de diminuer, faisant ainsi en sorte qu'il en coûte maintenant aux alentours de 71 $ US pour un baril.
Au cours de la dernière année, les prix du pétrole ont baissé d'environ 16 % en octobre en raison de l'augmentation de l'offre mondiale et du ralentissement de la demande.
Plusieurs analystes croient que ces tendances continueront d'exercer une pression à la baisse supplémentaire sur les prix de l'énergie au cours de l'année à venir.
Dans un rapport qui a été dévoilé récemment, Deloitte Canada a dit estimer que le WTI atteindra en moyenne 72 $ US pour l'année 2024.
Rappelons qu'en 2023, la moyenne était 7 % supérieure, tandis qu'en 2022, lors du déclenchement de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, cette moyenne était 29 $ supérieure.
Andrew Botterill, leader national du secteur pétrole, gaz et produits chimiques de Deloitte Canada, a expliqué: «C'est la bonne nouvelle. Nous sommes tous des consommateurs d'une manière ou d'une autre, et ces prix plus bas nous aideront à chauffer nos maisons et à remplir nos véhicules.»
Les prix du gaz naturel devraient continuer d'être faibles selon M. Botterill.
L'industrie pétrolière et gazière canadienne ne voit toutefois pas ces baisses des prix d'un bon oeil.
Sara Vakhshouri, fondatrice et présidente de la société de conseil en énergie SVB Energy International, a fait valoir que le prix des matières premières monte en flèche, tandis que l'industrie canadienne doit augmenter sa production face à la hausse de la demande mondiale: «Le Canada à lui seul devrait fournir environ 200 000 barils (de pétrole) supplémentaires (en 2024).»
Selon Mme Vakhshouri, le WTI se situera entre 70 et 80 $ US cette année, tandis qu'ATB Financial estime pour sa part que le prix du pétrole sera de 75 $ cette année.
Amir Arif, directeur général au département de recherche institutionnelle d'ATB, a précisé: «Ce sera plus faible (que l'année dernière), mais je ne pense pas nécessairement qu'il sera significativement plus faible. La demande de pétrole continue de croître, elle augmente simplement à un rythme plus lent en 2024 par rapport à 2023 et 2022.»
M. Arif a aussi souligné que le secteur pétrolier et gazier canadien sera toujours rentable autour de 70 $ US. Dans une telle situation, le secteur pétrolier et gazier canadien ne disposera toutefois pas de l'excédent de liquidités à restituer aux actionnaires comme cela a été le cas ces dernières années: «Le montant des rachats que certaines de ces sociétés pourront effectuer, ou les dividendes spéciaux qu'elles pourront verser en 2024, seront probablement inférieurs à ceux de 2023.»
M. Botterill pense de son côté que les producteurs canadiens de pétrole seront prudents cette année dans leurs dépenses en capital en raison de la baisse des prix du pétrole: «Je pense que nous pourrions les voir un peu plus prudents avec leurs budgets, reconnaissant qu'ils ne veulent pas générer trop de volumes et baisser trop les prix. Je pense que nous pourrions constater une certaine appréhension, ou du moins une certaine prudence, en ce qui concerne leurs budgets cette année.»
L'expansion du pipeline Trans Mountain devrait démarrer au premier trimestre, mais le projet a connu des difficultés de construction. Selon ce qu'a indiqué la société d'État qui a construit le projet, son achèvement pourrait être retardé jusqu'à deux ans.
Enfin, M. Botterill a rappelé que lorsqu'il sera en service, le projet Trans Mountain devrait permettre de réduire le différentiel Western Canada Select: «Nous parlons de Trans Mountain depuis longtemps. Nous pensions tous que c'était sur la ligne de but, mais il semble que cela pourrait prendre un peu plus de temps pour y parvenir.»