Des propriétaires stressés par les loyers impayés
« Ça commence à être tannant »
Un propriétaire du Québec s'est vidé le coeur au sujet du stress lié aux loyers non payés ou payés en retard qui sont selon lui un problème grandissant.
C'est à sa sortie d'une audience au TAL concernant deux dossiers qu’il a ouverts pour des retards fréquents que le propriétaire Alexandre Briand s'est confié au Journal de Montréal: «Il me semble que dans les deux dernières années, c’est de pire en pire. Depuis cette année, c’est vraiment abusif. Je dois être, quasiment, à 20, 25% de personnes qui commencent à avoir de la misère à faire ses paiements.»
Le propriétaire a fait remarquer qu'il n'a droit à aucun répit quant aux paiements qu'il doit effectuer: «Ça commence à être tannant. Moi, mes paiements passent pareil: mon hypothèque passe, les taxes passent, les assurances passent.»
M. Briand possède 48 appartements et au cours des derniers mois, il ne peut plus nier que la situation s'est dégradée: «Juste un locataire, c’est pas si pire dans un immeuble, mais présentement, [dans un bloc], j’ai trois personnes qui paient toujours en retard. Je suis quand même chanceux vu que j’ai plusieurs immeubles, mais t’sais, si j’avais juste cet immeuble-là, j’aurais beaucoup de paiements qui revoleraient parce que je serais pas capable de faire mes paiements.»
Le propriétaire a expliqué que si un immeuble lui génère 1000 $ par mois après avoir effectué tous les paiements, un seul loyer en retard peut avoir un impact considérable: «Présentement, c’est un loyer de 1500$ qui n’entre pas. C’est assez facile de faire le calcul. Ça me coûte 500$ de mes poches à tous les mois quand quelqu’un ne paie pas.»
Au cours de la dernière année seulement, M. Briand a dû se présenter à huit reprises au TAL en raison de cas de non-paiement ou de bris dans les unités: «C’est une perte de temps et d’argent parce que présentement, je viens de perdre une demi-journée de travail à venir ici.»
Une autre propriétaire qui a souhaité demeurer anonyme a expliqué au Journal qu'elle a dû se rendre au TAL en raison d'un locataire qui ne paie pas son loyer depuis deux mois: «On n’a pas le choix... [d’augmenter les loyers]. [...] On est comme tout le monde, il faut payer nos dus puis à un moment donné bien c’est parce que là on n’a pas assez d’argent pour payer les frais fixes. C’est quand même une business, veut, veut pas. C’est mon travail. Si j’augmente pas, bien j’ai pu de travail.»