Est-ce possible d'annuler une offre d'achat sur une maison ?

De plus en plus d'acheteurs craignent d'avoir offert trop d'argent pour une propriété et veulent maintenant annuler leur offre d'achat. Mais est-ce possible ? Radio-Canada s'est penchée sur la question. 

« Les taux d'intérêt affectent le pouvoir d'achat des gens », explique à la chaîne publique une agente immobilière de Toronto, Brigitte Cedilot

D'ailleurs, le fait de fixer à une date la limite pour les offres d'achat est une stratégie moins populaire qu'auparavant. 

D'ailleurs, certains acheteurs regrettent déjà, avant même d'emménager, leur entente conclue il y a quelques mois et dont la valeur de la propriété a déjà baissé. 

Entre mars et avril, le prix moyen de vente au pays a diminué de 3,8 %, pour se chiffrer à 771 125 $, d'après l'Association canadienne de l'immeuble. 

Certaines villes en Ontario écopent plus que d'autres. C'est le cas de Toronto, London et Hamilton. 

De plus en plus de clients veulent annuler leur transaction, évalue l'avocat spécialisé en droit immobilier, Mark Morris. Avant, ce taux était en général de 1 % alors qu'il oscille maintenant entre 5 et 7 % depuis quelques semaines. 

« Je ne crois pas que la plupart d’entre eux veulent se retirer parce qu’ils pensent pouvoir trouver une meilleure affaire. Je crois plutôt que c’est un signe de désespoir », dit-il à Radio-Canada.

« Nous voyons des acheteurs hésitants et des vendeurs nerveux », ajoute-t-il.

C'est d'ailleurs le cas pour ceux qui ont déjà leur offre d'achat acceptée alors qu'ils n'ont pas encore vendu leur ancienne propriété. « Quand on fait un achat-vente, on a besoin des fonds de la vente pour pouvoir faire l'achat », explique l’avocate Laurence Dutil-Ricard.

« Même s'ils ont acheté 50 000 $ ou 100 000 $ de plus que ce que ça vaut maintenant, ça va revenir. Ce n’est pas ça, le stress. Le stress, c'est qu'il n'y a personne qui fait d'offres », ajoute-t-elle. 

Mais est-il possible d'annuler une offre d'achat ? C'est risqué dans certaines provinces. En Ontario, le dépôt exigé va dans les mains du vendeur.

« Si par exemple on met un dépôt de 100 000 $ pour l'achat d'une maison et qu'on se retire de l’entente d’achat sans bonne raison légale, on risque de perdre son dépôt et peut-être plus », ajoute Laurence Dutil-Ricard.

Les vendeurs peuvent également réclamer des dommages. « Chaque jour est un coût d'opportunité manqué alors ils peuvent réclamer plus à cause du ralentissement du marché», ce qui est reconnu formellement par les tribunaux », prévient l’avocate.

Et si vous négociez une entente, il vous faudra aller devant les tribunaux, « ce qui peut durer des années et coûter très cher aux deux parties », dit M. Norris.