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Hydro-Québec vit l'une de ses pires années en 15 ans pour ce qui est des pannes électriques.
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Hydro-Québec vit l'une de ses pires années en 15 ans pour ce qui est des pannes électriques.

Et voici la région du Québec où il y a eu le plus de pannes en 2023.

J. Martel

Les clients d'Hydro-Québec ont été en moyenne sans électricité pendant près de 17 heures en 2023.

C'est Hydro-Québec qui a remis la semaine dernière à la Régie de l'énergie des renseignements sur ses activités de distribution.

Les chiffres qui sont remis annuellement ont indiqué qu'en 2023, les clients d’Hydro-Québec ont passé en moyenne trois heures de plus sans électricité qu'en 2022.

Cela signifie qu'en 2023, les clients d’Hydro ont passé en moyenne près de 17 heures (1008 min) sans électricité, alors qu'en 2022, cette moyenne était de 13,7 heures (821 min), tandis qu'en 2021, elle était d’environ 5,5 heures (346 min).

Parmi les facteurs responsables d’un grand nombre de ces interruptions de service, Hydro-Québec a pointé du doigt les nombreux feux de forêt en Abitibi, au Saguenay–Lac-Saint-Jean, sur la Côte-Nord et dans le Nord-du-Québec.

La société d'État a aussi indiqué parmi les responsables la tempête de pluie verglaçante et les vents violents d’avril 2023. Les violents orages du mois de juillet ont aussi été identifiés en ce sens.

En 2023, c'est la Montérégie qui a subi le plus grand nombre de pannes, soit 15 135.

En ce qui concerne la région des Laurentides, celle-ci arrive deuxième avec 8268 pannes, suivie par Montréal (7357 pannes) et la région de la Capitale-Nationale (6919 pannes).

Cendrix Bouchard, d’Hydro-Québec, a expliqué au Journal de Montréal: «Il est de notoriété publique que l’année 2023 a été une des pires des 15 dernières années au chapitre des pannes d’électricité. [...] L’amélioration de la qualité du service est la priorité numéro un de notre plan d’action 2035.»

Toujours selon ce qu'a indiqué M. Bouchard, la société d'État a l'intention de dépenser jusqu’à 50 milliards $ dans les prochaines années afin de réduire le nombre de pannes de 35% d’ici sept à dix ans: «Selon les régions, de 40% à 70% des pannes sont attribuables à la végétation qui entre en contact avec nos équipements. L’élagage et la coupe d’arbres sont les principaux moyens de les prévenir (...) Nous aurons besoin de la collaboration du public et des acteurs des différents milieux.»

Normand Mousseau, professeur de physique à l’Université de Montréal, dénonce pour sa part que ces pannes sont en partie attribuables au gouvernement qui souhaite maximiser les profits chez Hydro-Québec. «Quand le ministre des Finances dit: "Moi, j'ai besoin de plus de revenus d'Hydro-Québec’", pendant qu'on n'augmente pas les tarifs, je ne vois pas comment on va être capable d'améliorer la situation pour les citoyens. [...] On ne peut pas améliorer le réseau s'il n'y a pas moyen de dégager de l'argent pour faire le travail. Ne rêvons pas.»

Enfin, le professeur Mousseau a conclu en faisant remarquer que le gouvernement devra accepter un dividende moins élevé de la part d’Hydro-Québec ou sinon, il devra finir par décréter des hausses importantes des tarifs d’électricité.