Important changement concernant les cartes de crédit des Québécois

Depuis le 1er août, toutes les institutions émettrices de cartes de crédit sont désormais tenues d’exiger un paiement minimal mensuel équivalant à 5 % du solde. C’est la dernière étape d’un plan lancé par le gouvernement provincial en 2019 pour aider les Québécois à moins s'endetter.

En 2019, Québec avait instauré des hausses annuelles progressives de 0,5 %. Le versement minimum exigé sur les soldes de cartes de crédit augmentait chaque année le 1er août.

Fixé à l’origine à 2 %, ce taux a dorénavant atteint le seuil final prévu par la Loi sur la protection du consommateur et le paiement minimum passe ainsi de 4,5 % à 5 % du solde total. Il s’agit de la dernière hausse prévue par le gouvernement dans son plan visant à limiter l’endettement chez les Québécois.

Une mesure pour freiner l'endettement

Cette disposition réglementaire a pour objectif de favoriser un remboursement plus rapide des soldes impayés et de réduire le fardeau lié aux taux d’intérêt particulièrement élevés des cartes de crédit. Dans plusieurs cas, ce taux s'élève à 19,9 % .

En entrevue à l'émission D'abord l'info de Radio-Canada, Charles Tanguay, responsable des partenariats stratégiques et des relations médias à l'Office de la protection du consommateur (OPC), donne un exemple précis.

Il explique qu'un solde de 1000 $ payé au rythme de 2 % par mois pouvait prendre 26 ans à être remboursé en 2019 et que le consommateur payait près de 7000 $ en intérêts. En payant 5 % chaque mois, la même dette pourrait être remboursée en six ans, avec cette fois seulement 442 $ d’intérêts.

Cette mesure plafonnée par la Loi sur la protection du consommateur ne touche toutefois pas les titulaires de cartes de crédit obtenues après 2019, pour qui le seuil de 5 % s’applique déjà. Et rien n’empêche les institutions de fixer un paiement minimal plus élevé si le contrat le permet.

Vers une meilleure sensibilisation au dangers de l'endettement

Si près de la moitié des consommateurs québécois paient l’intégralité de leur solde chaque mois, beaucoup n’en ont pas les moyens. Inflation, instabilité professionnelle ou mauvaise gestion budgétaire: plusieurs facteurs peuvent mener à l’endettement chronique. C’est d’ailleurs pour limiter le choc financier de cette mesure que Québec a échelonné la hausse sur six ans.

« Si vous peinez à faire le paiement minimum sur votre carte de crédit, c’est peut-être un signe de difficulté financière qui mériterait de chercher de l’aide », souligne Charles Tanguay.

Différentes ressources existent: les associations coopératives d’économie familiale (ACEF) offrent du soutien budgétaire gratuit partout au Québec et des outils comme le calculateur de frais de crédit de l’OPC permettent de mieux comprendre l’impact des remboursements partiels.

Cette initiative est unique au pays, Québec étant la seule province ayant mis en place ce programme. Et si pour l'instant ses effets réels restent difficiles à quantifier selon M. Tanguay, une chose est sûre, ne payer que le minimum du solde de la carte de crédit reste une stratégie coûteuse à long terme.