Mon Fric

La baisse d'impôt annoncée par la CAQ n'a pas que des avantages.

Cela ne fait pas l'affaire de tous

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Alors que certains se réjouissent des baisses d'impôt annoncées plus tôt cette semaine par la Coalition avenir Québec (CAQ) dans le cadre du dépôt de son budget, certains experts soulèvent également des réticences. Narcity a dressé les pour et les contre d'une telle mesure. 

Ainsi, Narcity s'est entretenu avec la chercheuse à l'Institut de recherche et d'informations socioéconomiques (IRIS), Julia Posca, et Renaud Brossard, porte-parole de l'Institut économique de Montréal (IEDM).

D'après l'IRIS, les baisses d'impôt vont priver les coffres de l'État d'importantes sommes destinées à résoudre des crises ou à fournir des services publics.

« C'est la troisième baisse d'impôt en cinq ans. Avec cette nouvelle mesure, on est au-dessus de quatre milliards dont on se prive pour les services à la population », explique Mme Posca à Narcity.

« Le Québec demeure la juridiction la plus taxée du continent et le sera encore après les baisses d'impôt. Les impôts peuvent avoir un effet de découragement sur les investissements puisque c'est plus long avant qu'ils soient rentables », ajoute de son côté M. Brossard.

La répartition des baises d'impôt aidera surtout les plus riches, estime la chercheuse de l'IRIS. « Les personnes qui reçoivent les plus gros montants, ce sont celles qui ont un revenu de 100 000 $ alors qu'on peut croire qu'elles n'ont pas besoin de ce coup de pouce. Le problème n'est pas que les gens consomment, mais plutôt qui consomme », dit Mme Posca.

« Si on donne 800 $ à quelqu'un qui gagne 100 000 $ par année, elle va pouvoir le dépenser pour s'acheter des biens non essentiels, des biens de luxe, éventuellement peut-être placer cet argent-là. Contrairement à si vous le donnez à quelqu'un qui gagne un bas salaire et que ça peut lui permettre de faire de meilleurs choix à l'épicerie, de ne pas être contraint, [...] ou de faire une sortie avec ses enfants parce que normalement cette personne va se priver parce qu'elle a aucun coussin. C'est donc plus utile d'aider une personne à bas revenu et elle va tout autant stimuler l'économie. [...] Le problème c'est qu'elle est mal ciblée, cette baisse d'impôt », ajoute-t-elle. 

Renaud Brossard n'est pas d'accord. 

« 90 % des gens qui vont bénéficier de cette mesure gagnent moins de 100 000 $. Le gouvernement baisse les deux premiers paliers d'imposition donc ceux qui touchent directement la classe moyenne », souligne-t-il. 

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Source: Narcity