C'est dans quelques jours qu'elle va dévoiler sa décision et voici à quoi vous attendre
À l’approche de la décision de la Banque du Canada sur les taux directeurs attendue le 30 juillet, plusieurs experts se rangent du côté de la prudence et jugent improbable une nouvelle baisse à court terme.
Rappelons que la Banque du Canada avait réduit son taux en mars, taux qui s'est maintenu à 2,75 % en avril et en juin. Et tout indique que l'institution pourrait encore une fois opter pour le statu quo.
Des analyses partagées
À la Banque Royale du Canada, on plaide pour la retenue. En entrevue avec Le Devoir, la première vice-présidente et économiste en chef Frances Donald souligne que même si certains secteurs économiques comme l’immobilier affichent des signes de faiblesse, une baisse généralisée du taux directeur pourrait avoir des effets disproportionnés.
Le Devoir rapporte également que du côté d’Oxford Economics, on croit que le pays est déjà en récession, mais qu’une réduction du taux serait prématurée. Avec l’inflation susceptible de remonter à 3 % d’ici 2026, la Banque du Canada pourrait préférer maintenir le cap afin de contenir les hausses de prix, malgré les pertes d’emplois anticipées.
À l’inverse, la Banque de Montréal envisage jusqu’à trois baisses supplémentaires d’ici 2026.
Mais tout cela reste conditionnel à l’évolution des données. Comme le rappelle Philippe Simard, directeur hypothécaire chez Ratehub.ca, « la Banque continuera de fonder ses décisions sur les données disponibles et dispose d’une certaine marge de manœuvre pour procéder à une nouvelle baisse si l’évolution économique le justifie, que ce soit d’ici la fin de l’année ou au début de 2026 ».
Sur le terrain immobilier
Du côté du marché immobilier, les effets se font déjà sentir. Avec la montée du rendement des obligations à cinq ans désormais autour de 3 %, plusieurs prêteurs ont resserré leurs taux fixes.
Pour les futurs acheteurs, la vigilance est de mise.
« Les taux hypothécaires fixes sont en hausse, les taux variables semblent appelés à stagner, et les premiers signes d’un regain du marché immobilier se manifestent d’un mois à l’autre. Cela signifie que les conditions d’abordabilité dont profitent actuellement les acheteurs commencent à se détériorer. Il est donc plus crucial que jamais d’obtenir un taux fixe ou une préautorisation complète lors de la recherche d’un prêt hypothécaire, afin de garantir l’accès aux taux en vigueur », conseille Simard.
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