SAQ
Crédit photo: Adobe Stock / Capture d'écran photo Facebook (Emilie Nadeau)

La SAQ sous le feu des critiques en raison d'un projet-pilote controversé

Un député de Québec solidaire demande au gouvernement Legault d'intervenir

Émilie Plante

Émilie Plante


Lancé en mai, le nouveau projet de la SAQ d’étendre la vente d’alcool à six dépanneurs et épiceries du Québec fait aujourd’hui face à une vive contestation de la part de la Direction régionale de santé publique (DRSP) de Montréal.

En effet, ce projet pilote de « mini agences » qui permet de vendre spiritueux, vins et prêts-à-boire jusqu’à 23 h inquiète la DRSP de Montréal, qui y voit une menace directe pour la santé des citoyens.

Dans une lettre adressée au député de Québec solidaire Alexandre Leduc, la directrice régionale de santé publique de Montréal Dre Mylène Drouin se dit préoccupée par les répercussions de ce projet.

À son avis, l’augmentation du nombre de points de vente combinée à des horaires prolongés est étroitement liée à une hausse des décès, de la violence et des blessures associées à la consommation d’alcool. Elle redoute par ailleurs que l’absence de personnel qualifié pour vérifier l’âge des acheteurs ne facilite l’accès à l’alcool chez les mineurs.

C'est Alexandre Leduc, député d’Hochelaga-Maisonneuve, qui avait d'ailleurs tiré la sonnette d'alarme auprès de la DRSP en mai, s’inquiétant du manque de personnel adéquatement formé dans ces mini agences.

En entrevue à LCN, le député a exhorté le gouvernement Legault à intervenir et à recadrer la société d’État.

 Alexandre Leduc, Québec Solidaire, capture vidéo LCN
capture vidéo LCN

Mieux desservir… au risque d’accentuer les inégalités

Dans un communiqué paru sur le site de la SAQ le 28 mai dernier, Isabelle Dufour, la vice-présidente à l’Exploitation des réseaux de vente a précisé que la stratégie mise en place par la société d'État a pour objectif d’améliorer l’accessibilité aux produits et de répondre plus efficacement aux besoins de la clientèle.

Déployé dans des quartiers comme Montréal-Nord, Côte-des-Neiges ou Longueuil, le projet cible précisément des secteurs jugés « moins bien desservis » par la SAQ. Or, ces zones comptent déjà une forte densité de commerces vendant de l’alcool et sont souvent socioéconomiquement défavorisées. La DRSP avertit que cette expansion pourrait accentuer les inégalités sociales en matière de santé publique.

Autre source de préoccupation: les livraisons effectuées via des plateformes comme Uber Eats. Selon la Santé publique, le manque de formation des livreurs et l’absence de contrôles rigoureux pourraient contribuer à une « consommation problématique ».

Face à ces critiques, la SAQ défend son initiative en évoquant la nécessité de diversifier ses canaux de distribution. Elle promet des « protocoles stricts » et des « horaires de vente prescrits ». Si le projet est jugé concluant, il pourrait s’étendre à une centaine de commerces d’ici un an.

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