Le couvre-feu ne freinerait pas du tout l'augmentation des cas
Une mesure justifiée ou non?
Mon Fric
L'entrée en vigueur du couvre-feu n'aurait aucun effet sur le nombre de cas de COVID-19, rapporte l'Agence QMI, qui cite des analyses de l’Institut économique de Montréal (IEDM) dévoilées mercredi.
Des chercheurs de l'institut se sont penchés sur les données depuis le début de la pandémie et ont ainsi comparé le Québec aux autres provinces « en utilisant un modèle d'effets fixes afin de simuler une expérience en laboratoire en incluant de nombreuses variables pertinentes ».
Ils ont ainsi isolé l'effet du couvre-feu sur le nombre de cas et n'ont constaté aucun effet significatif sur les statistiques.
« Notre équipe de chercheurs a fait un travail acharné en considérant différentes hypothèses et en utilisant plusieurs modèles économétriques communs en sciences sociales, et dans aucun scénario avons-nous trouvé un effet du couvre-feu sur le nombre de cas. Nous abondons donc dans le même sens que plusieurs experts de la santé qui ont exprimé leur réticence quant à cette mesure draconienne », a fait savoir Olivier Rancourt, économiste à l'IEDM, dans des propos repris par l'Agence QMI.
Les chercheurs ont également « d'importantes réserves » devant les quatre études brandies par le ministère de la Santé pour justifier la mesure au Québec. Selon eux, ces études sont « basées sur des corrélations, et non pas sur des causalités ».
« C'est comme affirmer que, plus il y a de noyades, moins le Canadien de Montréal joue de parties - cela serait donc une corrélation négative. Toutefois, cela est entièrement dû au fait qu'il y a plus de noyades l'été, et le Canadien ne joue pas l'été. Affirmer qu'il y a une corrélation ne nous donne donc aucune information sur l'effet réel des noyades sur le Canadien, qui serait nul », a illustré Miguel Ouellette, directeur des opérations et économiste à l'IEDM.
Il estime d'ailleurs que Québec devrait « soit retirer le couvre-feu immédiatement, soit soumettre des études béton » montrant sa pertinence.