François Legault
Crédit photo: Capture d'écran vidéo YouTube

Le gouvernement Legault a perdu 400 millions $ en raison d'un autre investissement risqué

Nouveau coup dur pour la CAQ...

Émilie Plante

Émilie Plante


Malgré l’essor commercial de l’avion Airbus A220, la rentabilité du programme tarde à décoller et le gouvernement Legault a dû inscrire une perte financière de 400 millions de dollars dans ses plus récents états financiers.

Cette somme représente la moitié des investissements publics injectés en 2022 et 2024 dans Airbus Canada. L’information, bien que diluée dans un bilan global de plus d’un milliard de dollars de pertes liées à diverses entreprises, a été confirmée par le cabinet de la ministre de l’Économie, Christine Fréchette, rapporte Radio-Canada dans un article publié ce matin.

La ministre a expliqué à Radio-Canada que les retards dans les chaînes d’approvisionnement et la guerre tarifaire avec les États-Unis minent les retombées économiques à court terme du programme A220. Le gouvernement admet à demi mots qu’il pourrait ne jamais récupérer l’intégralité de son investissement, même si l’industrie aéronautique a une importance stratégique pour le Québec.

Capture d'écran Facebook - Airbus Canada
Capture d'écran Facebook - Airbus Canada

D'énormes pertes pour Québec dans la dernière année

Le cas Airbus n’est pas isolé. Radio-Canada indique qu'en 2024-2025, Québec a enregistré des pertes majeures dans plusieurs entreprises: 270 millions de dollars chez Northvolt, 220 millions de dollars chez Recyclage Carbone Varennes, 143 millions de dollars chez Lion Électrique. Le tout s’additionne à une charge totale de 1,1 milliard de dollars pour « créances douteuses et autres provisions », peut-on lire dans les plus récents comptes publics du gouvernement.

Cette mauvaise gestion financière alimente les critiques des opposants. Durant la période de questions à l'Assemblée nationale ce mardi, le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon a accusé la CAQ de dilapider les fonds publics en « bar ouvert de subventions ». « Ce n'est pas du développement économique, c'est du gaspillage », a-t-il dénoncé.

Capture vidéo YouTube - Assemblée nationale du Québec
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Des retombées économiques réelles malgré les pertes?

Radio-Canada révèle que le gouvernement québécois a injecté plus de 2 milliards de dollars dans le développement du programme A220 depuis 2016. Initialement sous l'égide de Bombardier, le projet a été racheté pour la somme symbolique d’un dollar par Airbus en 2017. Une perte de 1,3 milliard avait déjà été enregistrée par les Libéraux et par la suite, la CAQ a versé 380 millions en 2022 et 413 millions en 2024, tout ceci, dans l'espoir d'un retour sur investissement en 2035.

L’ancien ministre de l’Économie Pierre Fitzgibbon défendait les décisions prises par le gouvernement, évoquant une stratégie pour préserver la part de Québec dans un programme qui risquait autrement de lui échapper complètement. En prolongeant la date de rachat des parts acquises par la CAQ, il espérait maximiser les chances de rentabiliser l’opération.

Malgré les pertes comptables, le gouvernement insiste sur les retombées concrètes du programme en matière d'emplois au Québec. 3500 travailleurs qui participent directement au projet A220 et 13 000 emplois indirects découlent également de cette filière.

Par ailleurs, entre 2018 et 2022, l’A220 aurait engendré 3,1 milliards de dollars de PIB, 2 milliards de dollars en revenus de travail et 567 millions de dollars en recettes fiscales. Pour la période 2023-2038, le gouvernement prévoit des retombées de 19,1 milliards de dollars en PIB, 12 milliards de dollars en salaires et 3,4 milliards de dollars en impôts.

Mardi à l’Assemblée nationale, François Legault a défendu sa stratégie d’investissements économiques : « Si Investissement Québec investit 1 $ et qu'il rentre 2 $ au ministère des Finances, eh bien, le Québec, les Québécois, sont gagnants ».

Capture vidéo YouTube - Assemblée nationale du Québec
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Le gouvernement savait déjà à quoi s'attendre

Québec est conscient depuis plusieurs mois de la dépréciation de ses parts dans Airbus, apprend-on dans l'article de Radio-Canada qui précise que « selon deux sources bien au fait du dossier, un œil avisé pouvait déjà constater la dévaluation dans les états financiers d'Airbus, publiés en décembre 2024. Le gouvernement Legault s'attendait à ce que la nouvelle soit publiée par un média, mais ce n'est pas arrivé ».

Pourtant, François Legault et ses ministres persistent à croire au potentiel de l’A220 et à l'efficacité de leurs stratégies d'investissement globales.

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Source: Radio-Canada
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