Ça commence à coûter très cher à la société d'État...
L'entreposage des alcools américains a déjà coûté plus de 500 000 $ à la Société des alcools du Québec (SAQ).
Selon ce qu'indique un reportage effectué par Radio-Canada, la SAQ doit payer des coûts très importants en raison du retrait des vins et spiritueux américains de ses tablettes.
Plusieurs se souviendront que c'est le 4 mars 2025 que le gouvernement Legault a imposé le retrait d'un million de bouteilles américaines. Ces bouteilles se trouvent désormais dans les entrepôts de la SAQ à Montréal et à Québec.
C'est à la suite de la demande d'une lectrice de Radio-Canada, Sonia Bluteau, qu'une enquête a été menée par les journalistes.
L'enquête a ainsi permis de confirmer que le vin n'a pas été donné ni vendu, et qu'il est entreposé et n'est pas encore périmé.
Des données obtenues par Radio-Canada révèlent que la valeur comptable de l’inventaire des produits américains détenus est de 27,2 millions de dollars.
La SAQ n'a pas donné d'entrevues à ce sujet, mais la société d'État a toutefois confirmé que «Les coûts directs additionnels associés à cette opération sont de l’ordre de 500 000 $, pour la période du 4 mars au 21 juin 2025», tout en ajoutant que «le montant évoqué tient compte principalement des coûts engendrés par la manœuvre de retrait (heures additionnelles à l’horaire prévues pour le retrait, le transport et la remise à l’entrepôt), ainsi que du coût de financement de ces stocks.»
Laurianne Tardif, porte-parole de la SAQ, a d'ailleurs expliqué que le coût de financement doit être assumé pendant toute la période où ces stocks restent en entrepôt, car la SAQ a déjà payé l'inventaire des produits américains: «L’argent immobilisé dans ces stocks ne peut être investi ailleurs pendant ce temps, par exemple, pour acheter des produits, générer des rendements financiers, réaliser des investissements ou soutenir nos opérations.»
Toujours selon ce qu'a précisé Laurianne Tardif, «Il faudra attendre un retour à la normale pour calculer les réels impacts financiers».
Le Québec n'est pas la seule province à avoir retiré les alcools américains de leurs étalages dès mars en riposte à l'imposition de tarifs par les États-Unis, car l'Ontario, la Colombie-Britannique, la Nouvelle-Écosse ainsi que Terre-Neuve-et-Labrador ont fait de même.
L'Alberta avait aussi pris la même décision, mais les alcools américains ont été réintégrés en juin.
Signalons enfin que le gouvernement Legault n'a toujours pas démontré de signes laissant croire qu'il pourrait permettre à la SAQ de réintégrer les alcools américains.
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