
Il devient urgent d’intervenir, préviennent les acteurs du secteur.
À l’approche de l’une des périodes les plus lucratives de l’année, les producteurs maraîchers du Québec sont inquiets. Habituellement, les cargaisons de légumes prennent la route vers New York et Boston pour la Thanksgiving américaine, mais cet automne, c’est le calme plat.
« Il n’y en a pas de business », résume Francis Desrochers, président des Producteurs de pommes de terre du Québec. En entrevue avec le Journal de Montréal, l'homme explique même qu'un de ses producteurs « n’a pas fait 50% de ses ventes cette année ».
Ces deux dernières années, les producteurs de patates du Québec ont perdu près 30% de leurs parts de marché aux États-Unis, se désole-t-il. « On se retrouve avec des entrepôts qui débordent », constate Catherine Lefebvre, la présidente de l’Association des producteurs maraîchers du Québec.
Les importations étrangères font mal
Cette baisse des ventes en sol américain n’est qu’une partie du problème. Le producteur de haricots et président des Producteurs de légumes de transformation du Québec Pascal Forest affirme que le marché québécois est saturé de légumes importés d’Asie et d’Europe de l’Est. Ils se vendent ici à des tarifs imbattables, souvent 30 % moins chers, a-t-il indiqué au Journal de Montréal.
Par ailleurs, les agriculteurs d’ici sont soumis à un cadre réglementaire strict, notamment en matière d’eau de lavage, d’usage des plastiques agricoles et de pesticides. En revanche, certains aliments importés franchissent nos frontières malgré la présence de substances interdites sur le territoire québécois.
Pour les organisations agricoles, la solution tient en trois mots: « réciprocité des normes ». « Nos demandes aux gouvernements ne coûtent pas une cenne », insiste Catherine Lefebvre. Le président de l’Union des producteurs agricoles, Martin Caron, affirme que même François Legault a reconnu que la situation est « inacceptable » de la situation. Il devient urgent d’intervenir, préviennent les acteurs du secteur, car certaines entreprises agricoles risquent de tomber.
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