
Ils ont fait une très bonne affaire...
Dans le nord-est des États-Unis, l’arrivée de l’hydroélectricité québécoise permettra aux Américains de faire des économies de près de 150 millions de dollars.
Ces économies sont rendues possibles par les nouveaux contrats à long terme signés avec Hydro-Québec et par la mise en service de lignes de transport fraîchement construites, peut-on lire dans un article du Journal de Montréal.
Des réactions très enthousiastes aux États-Unis
En Nouvelle-Angleterre, la gouverneure Maura Healey se félicite ouvertement d’un accord qui réduira de 50 millions $US (environ 70 millions $CA) la facture annuelle totale des consommateurs résidentiels et commerciaux. Cet accord a été signé pour les deux prochaines décennies et l’administration estime que chaque client économisera entre 18 et 20 $US annuellement.
À Boston, le président de la Chambre des représentants Ron Mariano voit dans l’énergie québécoise une façon d’abaisser les coûts tout en renforçant la fiabilité du réseau électrique régional, sans compter qu'elle les aidera « à faire la transition vers de l’énergie propre et renouvelable».

La gouverneure Kathy Hochul à New York évoque pour sa part des économies mensuelles d’un peu plus de 2 $US par client, pour un total dépassant 75 millions $US par an pour cet État. Le contrat new-yorkais doit entrer en vigueur en mai 2026, tandis que celui de la Nouvelle-Angleterre débutera d’ici la fin de l’année 2025. Les deux ententes garantissent chacune la livraison de 10 TWh par année.
Les bénéfices économiques cumulés pourraient atteindre 3,38 G$US en 20 ans pour la Nouvelle-Angleterre et 17,3 G$US sur une période de 30 ans pour l'État de New York, indique-t-on dans le Journal de Montréal qui reprend les montants estimés par les promoteurs.
Pas le même son de cloche au Québec
Mais au Québec, ces contrats soulèvent des questions. Le professeur à l’Université de Montréal et directeur scientifique de l’Institut de l’énergie Trottier Normand Mousseau s'explique mal que les États américains fassent d’aussi bonnes affaires alors que le Québec (qui, rappelons-le, fait face à une hausse annuelle de 3 % de ses tarifs résidentiels depuis 2023), devra leur fournir 20 TWh dans un contexte énergétique provincial « serré ».

D’autres rappellent qu’en 2018, Hydro-Québec cherchait désespérément des débouchés pour écouler ses surplus et croient que c'est ce qui pourrait avoir influencé les conditions négociées avec les États-Unis. Normand Mousseau estime qu’il s’agit de « mauvais contrats », évoquant la possibilité qu'Hydro-Québec doive acheter de l’électricité à l’extérieur pour honorer ses engagements. Une telle situation entraînerait une diminution des profits pour la société d'État.
Hydro-Québec affirme pour sa part que les accords avec les États-Unis devraient rapporter environ 50 G$US de revenus stables, a indiqué la porte-parole Lynn St-Laurent au Journal de Montréal.
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