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Les courtiers immobiliers pourraient se retrouver sans emploi, voici pourquoi
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Les courtiers immobiliers pourraient se retrouver sans emploi, voici pourquoi

Une baisse majeur pour l'immobilier

Gabriel St-Pierre

Après le beau temps vient la pluie. L'hiver 2023 se fait dur pour les courtiers immobiliers du Québec. Plusieurs courtiers pourraient abandonner le bateau et se tourner vers une autre carrière. 

«Même si on ne le voit pas encore, c’est quelque chose dont on parle beaucoup et que l’industrie anticipe assurément», observe Dominic St-Pierre, vice-président et directeur général pour le Québec des Services immobiliers Royal LePage.

Dans moins de deux mois, soit d'ici la fin avril, les 17 000 courtiers de la province du Québec devront renouveler leur permis de pratique auprès de l'Organisme d'autoréglementation de courtage immobilier du Québec (OACIQ).

Un passage annuel

Le permis de pratique des courtiers immobiliers au Québec doit être renouvelé tous les ans auprès de l'Organisme d'autoréglementation de courtage immobilier du Québec (OACIQ), et les frais pour ce permis dépassent 2300 $ pour les nouveaux venus et 1900 $ pour les courtiers établis qui souhaitent continuer leur pratique. Étant donné que cette facture est importante, cette échéance amène souvent une réflexion chez la plupart des courtiers quant à l'année à venir, et chaque année, à pareille date, des centaines d'entre eux choisissent de se retirer.

Par exemple, au printemps 2020, alors que les mesures sanitaires liées à la Covid semblaient peu prometteuses, pas moins de 600 titulaires de permis ont décidé de jouer la prudence en retirant leurs pancartes. L'année suivante, après que le marché immobilier ait retrouvé de la vigueur, il y avait deux fois moins de retraits de permis, tandis que de nouveaux courtiers aspirants affluaient. Les admissions au programme de courtage immobilier résidentiel, par exemple, avaient augmenté de 16 % cette même année, selon Réjean Lavoie du Cégep de Chicoutimi.

Recul des ventes de 25% prévu

Selon le président de l'Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec (APCIQ), Marc Lacasse, la fin avril pourrait être différente cette année.

En effet, le marché de la revente est en pleine dégringolade, la pire depuis 20 ans. Les économistes de Desjardins ont même prédit que les ventes de propriétés existantes continueront à diminuer de 25 % en 2023, ce qui est similaire à la baisse observée l'année dernière.

Par conséquent, les prix continueront de baisser, entraînant un écart de 17 % par rapport au sommet atteint en avril 2022 d'ici janvier.

1000 changements d'avis 

D'ici fin avril, les courtiers immobiliers du Québec devront renouveler leur permis de pratique auprès de l'Organisme d'autoréglementation de courtage immobilier du Québec.

Les droits pour ce permis sont coûteux et valides pour un an, dépassant 2300 $ pour un nouveau venu et 1900 $ pour un courtier établi qui souhaite poursuivre sa pratique. Cette échéance importante provoque généralement une réflexion chez la plupart des courtiers, qui remettent en question leur pratique de l'année à venir.

En effet, chaque année, des centaines de courtiers choisissent de se retirer, mais l'année dernière, le marché avait regagné de la vigueur et il y avait eu moins de départs.

Cependant, cette année, la situation est différente, car le marché de la revente continue de vivre sa pire dégringolade des vingt dernières années, ce qui risque de pousser plusieurs professionnels à réévaluer leurs options.

Marc Lacasse, le président du conseil d'administration de l'Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec, estime que ce mouvement de désistement pourrait être d'autant plus remarquable que la profession a accueilli un grand nombre de nouveaux venus ces dernières années.

Des 14 611 courtiers qu'elle comptait à la fin de 2018, l'industrie en regroupe aujourd'hui un record de 16 755, soit une augmentation de 15 %. Parmi ceux-ci, certains pourraient avoir été attirés par la perception de revenus facilement gagnés et n'ont pas la préparation mentale ou financière pour traverser une période plus creuse.

Toutefois, il est difficile d'estimer combien de courtiers jetteront l'éponge d'ici deux mois, mais Dominic St-Pierre s'attend à ce que leur nombre excède le millier de professionnels, soit presque trois fois les désistements de l'année dernière.

Le nombre de courtiers en hausse constante depuis plusieurs années* 

  • 2017: 14 336 
  • 2018: 14 611
  • 2019: 14 662 
  • 2020: 14 772 
  • 2021: 15 798
  • 2022: 16 685
  • 2023: 16 755

* En date du 31 décembre de chaque année. Pour l’année 2023, le chiffre correspond aux données en date du 1er mars 2023.  

Source : Organisme d’autoréglementation de courtage immobilier du Québec (OACIQ)


Une autre année difficile pour l’immobilier en 2023 

Baisse du nombre de transactions – marché de la revente

  • 2022 : - 25 % 
  • 2023 : - 25 % 

Baisse du prix moyen (par rapport au sommet d’avril 2022)

  • 2022 : - 8,1 % 
  • 2023 : - 8,9 % 
  • Total : - 17 % (par rapport à avril 2022)

Baisse des mises en chantier de constructions neuves

  • 2022 : - 15,8 % 
  • 2023 : - 20 % 

Baisse des mises en chantier de constructions neuves –marché locatif

  • 2022 : - 10 % 
  • 2023 : - 20 %