Voici les aliments qui pourraient bientôt vous coûter plus cher...
L’industrie agroalimentaire canadienne paiera le prix de la nouvelle vague tarifaire imposée par Donald Trump et votre facture d’épicerie pourrait bien être une des prochaines victimes.
Les tarifs douaniers de 35 % sur une série de produits canadiens menacent l’équilibre de l’industrie agroalimentaire du pays et aussi le portefeuille des consommateurs québécois.
C'est le constat que fait Sylvain Charlebois, expert en agroalimentaire à l’Université Dalhousie. Son analyse laisse entrevoir une hausse du prix de certains aliments prochainement.
Augmenter les prix pour aider les entreprises d'ici
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les entreprises canadiennes et tout particulièrement les PME ne liquideront pas leurs marchandises en sol canadien pour compenser les pertes liées aux exportations vers les États-Unis.
Dans une entrevue avec Isabelle Perron à QUB radio et télé, Sylvain Charlebois prévient que les consommateurs doivent plutôt s’attendre à une hausse des prix, les entreprises cherchant à absorber les pertes en augmentant leurs coûts.
En distribution alimentaire, si on perd des comptes ailleurs, des comptes lucratifs, c'est certain qu'on va tenter de racheter les prix pour sauvegarder l'entreprise. Donc ce qu'on voit actuellement, c'est une augmentation des prix chez nous pour aider les entreprises. Ce n'est pas le contraire. Dans le fond, l'exportation subventionne notre abordabilité alimentaire au Québec.
Quels aliments coûteront plus cher?
L’effet sera inégal selon les produits, estime Charlebois.
Les aliments secs, transformés ou emballés, comme les pâtes, les conserves, les céréales, les soupes, les produits de boulangerie et le thon seront les plus touchés.
En revanche, les répercussions seront moindres sur la viande, les produits laitiers, les fruits, les légumes et l’eau de source.
Le secteur alimentaire écope
Dans une autre entrevue cette fois accordée à LCN ce weekend, Charlebois précise que si 90 % des exportations canadiennes échappent aux surtaxes, la réalité est tout autre dans le secteur alimentaire. Pour être exempté, un produit doit répondre à des critères stricts de certification, souvent inaccessibles aux PME québécoises.
Le spécialiste croit que les entreprises d'ici miseront davantage sur le marché local. Mais il n'y aura pas tant de retombées positives pour les consommateurs québécois et canadiens, souligne-t-il.
On va voir plusieurs entreprises tenter justement de protéger leurs marges, s’assurer que les revenus se maintiennent et que la profitabilité de ces entreprises se maintient aussi. Ça va être très difficile pour plusieurs entreprises malheureusement.
Si les États-Unis et le Canada ne trouvent aucun terrain d'entente, l’effet se fera clairement sentir sur la facture d’épicerie.
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