Les plaintes concernant le service en français se multiplient contre McDonald's
De plus en plus de Québécois se plaignent de ne pas être capable d'être servi en français
Un reportage de TVA Nouvelles a révélé que McDonald's a reçu six fois plus de plaintes de clients incapables de se faire servir dans leur langue depuis trois ans.
Alors que la loi stipule que «les consommateurs de biens ou de services ont le droit d’être informés et servis en français» et qu’un nouvel article insiste comme quoi l’entreprise «doit respecter son droit d’être informé et servi en français», le nombre de plaintes concernant la langue de service chez McDonald’s a été multiplié par six, de 38 (2021-2022) à 230 (2023-2024), selon l’Office québécois de la langue française (OQLF).
Jean-Claude Bernatchez, professeur titulaire en relations de travail à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), a expliqué à TVA Nouvelles: «On a voulu régler la pénurie de main-d’œuvre et on ne s’est pas assuré qu’ils [les travailleurs étrangers temporaires] parlent la langue. [...] On se retrouve avec des gens qui ne maîtrisent pas le français pour différentes raisons, sans parler des jeunes de plus en plus attirés par l’anglais.»
La situation n'est malheureusement pas exclusive à McDonald's, car le même phénomène est observé chez Tim Hortons, où ce type de plaintes a bondi de 140 à 274 en trois ans.
La chaîne Tim Hortons a réagi à cette situation en rappelant tout d'abord qu'elle compte 600 restaurants au Québec qui sont détenus par 170 franchisés: «Ces chiffres représentent une très petite proportion de l’ensemble des interactions que nous avons avec notre clientèle sur une base annuelle. [...] Quoi qu’il en soit, nous accueillons les commentaires, les prenons très au sérieux et nous nous efforçons d’en tirer des leçons afin d’améliorer nos services de manière continue.»
En ce qui concerne les autres chaînes populaires, les plaintes concernant l'absence d'un service en français sont passées de 38 à 48 chez A & W, tandis que chez Subway, elles ont augmenté de 11 à 32.
Jean-Paul Perreault, président d’Impératif français, n'hésite pas à accuser McDonald's de ne pas respecter sa clientèle québécoise: «Ils massacrent le marché. Ils imposent au marché québécois une vision qui n’est pas celle que le Québec veut avoir. Ces entreprises-là sont des indécrottables. Quand on n’est même pas capable d’accueillir des clients en français, vous pouvez vous imaginer la profondeur de l’agression culturelle de ces entreprises.»
Le président d'Impératif français a même accusé McDonald's d'agir «en guidoune».
Signalons enfin que McDonald's n'a pas voulu réagir au reportage de TVA Nouvelles.