Donald Trump
Crédit photo: Capture d'écran photo Facebook The White House

L'industrie touristique américaine plombée par l'absence de visiteurs canadiens

Les pertes sont estimées à plusieurs milliards de dollars...

Émilie Plante

Émilie Plante


Depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, les touristes canadiens tournent le dos aux États-Unis et cette baisse marquée affecte tout un pan de l’économie américaine.

Dans un article de Radio-Canada, on apprend que les chiffres publiés en octobre par l’Association américaine du voyage indiquent que les dépenses des visiteurs étrangers aux États-Unis devraient chuter de 3,2 % en 2025. Il s'agit d'une perte estimée à 5,7 milliards de dollars américains.

Les Canadiens, historiquement le premier contingent de touristes internationaux aux États-Unis sont la principale cause de ce déclin. En 2024, ils représentaient encore 28 % des 72,4 millions de visiteurs étrangers aux États-Unis. Mais depuis janvier, les chiffres dégringolent: -24 % de voyages aériens et -30 % de voyages terrestres, d’après Statistique Canada.

Statistique Canada
Statistique Canada

Il s’agit de la neuvième baisse mensuelle consécutive, une tendance désormais très visible dans le secteur touristique. En entrevue avec CBC News, Usha Haley, professeure de gestion à l’Université d’État de Wichita, déplore les pertes d’emplois qui en résultent: « Le tourisme est un secteur à forte intensité de main-d’œuvre. Moins de visiteurs, c’est moins d’emplois, moins d’impôts collectés et des finances publiques fragilisées ».

Elle ajoute que « la baisse du taux d'occupation des hôtels aura un impact sur la demande de main-d'œuvre, ce qui aura un impact sur la collecte des impôts et pourrait avoir des répercussions sur les finances publiques ».

Le déficit touristique s’installe

Et même si Trump a déclaré que la situation allait finir par se régler, le secteur touristique américain continue d'écoper.

L’Association du voyage prévoit un déficit commercial record de 70 milliards de dollars en 2025, une première depuis des décennies. L’industrie mise sur la Coupe du monde de la FIFA en 2026 et sur le 250ᵉ anniversaire de l’indépendance pour renverser la tendance. Mais encore faudra-t-il regagner le cœur des Canadiens.

Puisqu'ils ne peuvent pas voter pour le dirigeant des États-Unis, beaucoup de Canadiens ont décidé de voter avec leur portefeuille. C'est le cas de Rena Hans, une Torontoise propriétaire d’un appartement en Floride qui refuse d'y retourner tant que Trump sera au pouvoir: « Pourquoi donnerais-je de l’argent à un pays dont le président a déclaré vouloir annexer le mien et a mis en place d’importantes barrières commerciales? »

Selon un sondage Angus réalisé fin octobre auprès de 1 067 Canadiens, 70 % d’entre eux ne se sentent pas très à l’aise à l’idée d'aller aux États-Unis cet hiver. Parmi les raisons évoquées, les répondants ont notamment mentionné le climat politique tendu, le renforcement de la sécurité frontalière et un sentiment de solidarité nationale.

Capture d'écran - Angus Reid Institute
Capture d'écran - Angus Reid Institute

Un obstacle supplémentaire depuis le printemps

Il y a quelques mois, l’administration Trump a également ajouté une mesure qui dissuade de plus en plus les Canadiens d'opter pour de longs séjours en sol américain. Depuis avril, pour tout séjour de plus de 29 jours, les voyageurs doivent s'enregistrer auprès du département américain de la Sécurité intérieure. Photos, empreintes digitales et 30 $ de frais sont désormais obligatoires, y compris pour les « snowbirds » retraités qui passaient jadis tout l'hiver en Floride.

U.S. Customs and Border Protection - Wikimedia Commons
U.S. Customs and Border Protection - Wikimedia Commons

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