Montréal souhaite taxer les acheteurs de logements étrangers, mais le gouvernement Legault hésite
« On n’a pas eu de réponse de Québec malheureusement »
Mon Fric
Montréal souhaite taxer les acheteurs de logements étrangers, mais le gouvernement Legault hésite à prendre une telle décision, rapporte Radio-Canada. Une mesure que Projet Montréal réclame depuis plusieurs années.
« Cette taxe doit venir du gouvernement du Québec ou celui-ci doit nous donner ce pouvoir. C'est une demande qu'on a faite », explique Robert Beaudry, responsable des dossiers d'habitation pour l'administration de Valérie Plante.
L'élu parle d'une éventuelle taxe de « 10 à 15 % » sur les investissements immobiliers étrangers, dont les contours restent encore à dessiner. « On n’a pas eu de réponse de Québec malheureusement », a fait savoir l'élu.
Mouvement Montréal, le parti mené par Balarama Holness, est du même avis que Projet Montréal, indique Radio-Canada. « C'était une promesse des partis politiques en 2017, mais ça ne s'est pas fait », déplore-t-il.
Une taxe sur les investissements immobiliers étrangers permettrait de « stabiliser le prix des maisons et de décourager l'exploitation des prix de location », peut-on lire dans la plateforme électorale du parti.
« C'est une des solutions pour garder le contrôle du marché immobilier. C'est important pour la classe moyenne », assure Balarama Holness.
Toutefois, Radio-Canada souligne que le gouvernement Legault affirme ne pas avoir reçu de demande pour imposer une telle mesure.
« Aucune demande officielle au ministère [des Finances] n’a été effectuée par l’administration Plante », a indiqué le cabinet du ministre des Finances, Éric Girard, qui veut « collecter des informations précises sur les acheteurs, dont leur provenance » avant de prendre une décision.
« Le gouvernement s’est donné les moyens d’assurer un suivi régulier et complet de l’évolution du marché résidentiel au Québec. Si nous avons à intervenir, nous allons le faire en nous basant sur des données fiables », a fait savoir Fanny Beaudry-Campeau, porte-parole du ministre des Finances.
D'après le gouvernement Legault, « les acheteurs étrangers représentent approximativement 3 % des acheteurs sur le marché montréalais ».
Katherine Torres, économiste de JLR, précise de son côté que « la plupart de ces acheteurs viennent de Chine ».
L'Institut de développement urbain du Québec (IDU) prône également la patience. « Il ne faut pas oublier que le gouvernement du Québec et Montréal déploient des efforts pour attirer des investissements étrangers. Avant d’envoyer un signal contraire, il y aurait lieu de mieux cerner le problème », estime le directeur Jean-Marc Fournier.
Radio-Canada souligne qu'une telle taxe a été imposée en Colombie-Britannique et en Ontario. Elle est de 20 % à Vancouver et de 15 % à Toronto.