De nouvelles informations ont été confirmées cette semaine...
Un autre revers secoue la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ): Radio-Canada a obtenu la confirmation que les deux dernières phases du projet de transformation numérique de la société d'État ont été abandonnées.
En 2017, la SAAQ signait un contrat pour un programme baptisé CASA, qui a notamment mené à la création de la plateforme SAAQclic.
Initialement budgété à 642 millions de dollars, CASA devait révolutionner les services de la SAAQ grâce à SAAQclic et à des systèmes de gestion plus efficaces.
Mais entre 2017 et 2025, les dépenses liées au programme CASA se sont élevées à 916 millions de dollars selon des documents révélés à la commission Gallant. Un tableau présenté ce mardi indique que le budget projeté est d'environ 1,09 milliard de dollars, malgré l’abandon de deux de ses volets majeurs.
La société d’État paie plus donc plus cher que prévu... Pour un projet partiellement amputé.
Les phases 2.5 et 3, portant respectivement sur la modernisation de la facturation et la gestion des invalidités, ont été discrètement abandonnées. La présidente du conseil, Dominique Savoie, a confirmé leur suppression dans le rapport annuel d'avril dernier. Cependant, aucune annonce officielle n'a été faite au public depuis.
Des économies envolées avant même d’exister
Le volet de la facturation jumelée devait être une des pierres angulaires du virage numérique. En combinant le permis de conduire et l'immatriculation sur une seule facture, la SAAQ prévoyait économiser 274 millions $ sur 15 ans.
Ces gains devaient permettre à la SAAQ de combler son déficit structurel et de rembourser sa dette au gouvernement trois ans plus tôt. En réalité, le gouffre financier n'a fait que s'aggraver. L’ex-vice-présidente aux finances, Francine Lépinay, a révélé que le déficit annuel projeté atteignait 182 millions $ à son départ, en plus d’un déficit cumulé de près d’un demi-milliard.
Manque de transparence et incertitudes
Si l’abandon de livrables majeurs n’a pas été caché, il n’a pas non plus été communiqué de façon transparente. Plusieurs observateurs, dont la Vérificatrice générale du Québec, avaient déjà souligné l’état incertain de quelques-unes des composantes du projet, sans obtenir de réponse claire sur leur avenir.
Un milliard de dollars pour une transformation inachevée: un énième échec brutal qui s'ajoute au fiasco SAAQclic.
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