Plus de 1000 autobus de Lion Électrique à l'arrêt en raison de risques d’incendie

Le transport scolaire a dû être suspendu pour plusieurs écoles de la province en raison de la mise à l'arrêt de 1200 autobus de Lion Électrique.

C'est mardi dernier, à Montréal, qu'un autobus de Lion Électrique a pris feu en raison d'une «défectuosité» du système de chauffage.

Le gouvernement du Québec a réagi à cet incident en ordonnant la mise à l'arrêt de 1200 autobus de Lion Électrique.

On retrouve ainsi de nombreuses écoles qui ont été contraintes d'annuler les cours vendredi, dont plusieurs établissements du Centre de services scolaire (CSS) des Appalaches, dans le Centre-du-Québec.

D'autres écoles, comme celles du CSS de la Région-de-Sherbrooke, ont plutôt pris la décision d'annuler le transport scolaire, mais pas les cours, comme dans plusieurs CSS de l'Abitibi ainsi que de l'Outaouais, à Québec et à Laval.

Les ministres de l'Éducation et des Transports, Sonia LeBel et Jonatan Julien, ont expliqué dans une déclaration: «Puisque la sécurité des écoliers québécois est notre priorité absolue, nous avons pris la décision préventive de mettre à l’arrêt 1200 autobus scolaires, ce vendredi, le temps que les transporteurs puissent procéder aux inspections requises.»

Selon ce qu'a appris Radio-Canada, ce sont autant les autobus scolaires électriques que ceux qui fonctionnent au diesel qui ont été visés par des vérifications.

Chantale Dugas, la PDG de la Fédération des transporteurs par autobus, a déclaré que le problème serait relié à «une composante qui est reliée au dégivrage avant du véhicule».

Transports Canada a aussi fait savoir qu'une enquête a été ouverte.

Un porte-parole de Lion Électrique a réagi en précisant dans une déclaration écrite: «Nous sommes conscients des répercussions pour les familles et le réseau scolaire. [...] Nous collaborons étroitement avec eux et Transports Canada afin de confirmer la sécurité des véhicules LION et de permettre le rétablissement complet et rapide des services de transport scolaire.»

Au cours des derniers mois, deux autres incidents similaires qui ont touché des véhicules de Lion Électrique ont été rapportés.

Le premier incident du genre a eu lieu en novembre dernier lorsqu'un autobus scolaire de Lion avait pris feu à Ascot Corner, en Estrie.

Le second incident s'est produit en janvier dernier à Huntsville, en Ontario. Bien qu'aucun élève ne se trouvait dans le véhicule lors de l'incident qui a eu lieu en Estrie, 70 élèves se trouvaient dans l'autobus en Ontario.

Toujours selon ce qu'ont précisé les ministres des Transports et de la Mobilité durable, les cours devraient reprendre dès lundi: «S’il advenait que des ajustements soient nécessaires sur les véhicules, des alternatives seront proposées aux parents pour le transport de leurs enfants vers les écoles la semaine prochaine. [...] Nous avons demandé aux centres de services scolaires de prendre les mesures nécessaires pour limiter les impacts sur le service aux élèves.»

Les ministres ont aussi assuré qu'«aucun compromis ne sera fait en matière de sécurité à bord des autobus scolaires».

Lors d'une entrevue avec La Presse, Pierre Tourville, président d’Autobus B. Dion, a précisé que l'inspection des véhicules peut se faire plutôt rapidement: «On parle de plus ou moins une heure pour tout enlever et remettre en place. Rien de majeur n’a été découvert.»

Lion Électrique recommande dans un bulletin «que certaines connexions électriques de tous les véhicules Lion C de génération 3 et inférieur soient inspectées selon la procédure partagée».

Rappelons que l'entreprise Lion Électrique a été fondée en 2008, mais que c'est en 2017 qu'elle a gagné en popularité, notamment grâce aux premiers autobus scolaires électriques en Amérique du Nord.

L'entreprise avait fait son entrée en bourse 2021, mais elle a dû se placer sous la protection de la loi sur les créanciers en 2024 en raison d’une dette de 400 millions de dollars.

Rappelons enfin que les gouvernements du Québec et du Canada ont perdu 227 millions de dollars avec Lion Électrique.