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Surenchère immobilière, à qui la faute ?
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Surenchère immobilière, à qui la faute ?

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Les courtiers immobiliers ne seraient aucunement en cause avec la surchauffe immobilière et ce serait plutôt une hausse de la demande et une faible offre sur le marché qui seraient en cause, rapporte La Presse.

C'est du moins ce que soutient un mémoire de l'Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec (APCIQ), présenté durant la consultation publique sur « Les pratiques des courtiers immobiliers dans le contexte de la surchauffe immobilière ». Ce mémoire espère démontrer que les courtiers n'y seraient pour rien, ni dans la surchauffe, ni dans la montée des prix, ni dans le phénomène grandissant des surenchères liées aux offres multiples.

« On oublie que le courtier se doit de bien servir son client vendeur. Si on demande à des vendeurs, ils vont dire : ‟Amenez-moi le meilleur prix possible et les meilleures conditions possible” », fait savoir à La Presse Denis Joanis, président et chef de la direction de l’APCIQ.

Si c'est effectivement le vendeur qui prend les décisions finales, son courtier doit tout de même être transparent et donner les bonnes informations à tous. « Est-ce qu’il y a eu des manquements à cet égard ? Nous le reconnaissons. C’est pourquoi on amène des recommandations pour que ça se corrige. Mais ce ne sont pas des agissements qui ont des impacts sur la valeur [d’une propriété] », ajoute M. Joanis.

L'APCIQ demande également de laisser telle quelle la façon de payer les courtiers, car les commissions n'auraient pas contribué à l'augmentation des prix, estime l'organisation.

Le député solidaire et porte-parole en matière de logement pour la formation politique, Andrés Fontecilla, a de son côté déposé un mémoire qui conclut que les courtiers immobiliers font partie de ce qui a causé la surenchère, même si cette dernière a des causes multiples. Ainsi, il propose que les commissions des courtiers soient plafonnées au prix d'affichage initial d'une propriété. 

« Il y a des distorsions qui font en sorte que le marché est détraqué et les courtiers ont des pratiques qui mettent du charbon dans la machine de la spéculation immobilière, ce qui fait augmenter les prix des propriétés et rend encore plus difficile l’accès à la propriété », a-t-il déclaré à La Presse.

Il propose ainsi de ne plus permettre qu'un courtier représente à la fois le vendeur et l'acheteur. Il désire également punir fortement les courtiers qui encouragent les vendeurs à évincer leurs locataires pour monter le prix de leur propriété.

Des acheteurs et des vendeurs fautifs

Selon l'APCIQ, le fait que les vendeurs soient hésitants à voir des acheteurs potentiels visiter leur demeure durant la pandémie a eu d'importantes conséquences sur l'encadrement des visites. Les acheteurs ont quant à eux une plus grande tendance à offrir un prix plus élevé que celui affiché et à faire fi de l'inspection pré-achat et la garantie légale, affirme l'APCIQ. 

L'organisation ne veut toutefois pas que le gouvernement réglemente ces clauses. « On va tomber dans de belles considérations juridiques si on fait ça. Il faudrait aller réécrire le Code civil et introduire une notion de garantie légale, alors que, jusqu’à maintenant, l’État ne s’ingère pas dans la façon dont on dispose de nos biens », croit Denis Joanis.

De son côté, M. Fontecilla estime qu'il y aurait plusieurs avantages à obliger l'inspection préachat pour toutes les propriétés construites il y a plus de 25 ans. Il souhaite aussi interdire les ventes sans garantie légale, à l'exception des cas de succession. 

Lisez l'article complet ici. 

Source: La Presse