Tim Horton's poursuivi par ses propres franchisés du Québec pour près de 20 millions de dollars
Les franchisés en ont long à reprocher à la bannière.
Mon Fric
La société mère de Tim Hortons devra faire face à une poursuite de près de 19 millions de dollars, alors que des franchisés québécois de la chaîne reprochent au géant de la restauration rapide d’avoir nui à leur rentabilité en n’augmentant pas suffisamment les prix durant la période inflationniste.
Dans la poursuite déposée devant la Cour supérieure, les franchisés soulignent qu'«À compter de 2019, la rentabilité de plusieurs restaurants a commencé à décliner».
Une quinzaine de franchisés prennent part à la poursuite. Ceux-ci représentent 44 restaurants répartis dans plusieurs régions de la province, soit le Centre-du-Québec, la Capitale-Nationale, Chaudière-Appalaches, la Montérégie, la Mauricie, la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine, les Laurentides, la Côte-Nord et l’Estrie.
Selon ce qu'ont indiqué les franchisés, la politique de fixation des prix de Tim Hortons, qui contrôle tant le prix coûtant des matières premières que le prix de vente des articles, «n’a pas su s’adapter de manière adéquate aux aléas du marché pour tenir compte de l’augmentation des coûts fixes constamment en croissance».
En conséquence, les gestionnaires ont donc subi «des écarts entre le prix de vente et le coût du produit vendu qu’ils ne contrôlent pas et qui affectent directement et négativement leur rentabilité».
Le programme «FidéliTim» a aussi été pointé du doigt par les franchisés, puisque celui-ci a eu «un impact sur le rythme des opérations» quotidiennes. La poursuite affirme que «la nécessité de se connecter sur l’application mobile afin de bénéficier des points accumulés et d’utiliser correctement la carte au moment de la transaction affecte négativement la cadence d’un restaurant».
La poursuite ajoute le nombre de transactions a été dans plusieurs cas «significativement affecté à la baisse, particulièrement au niveau du service au volant», depuis l'arrivée de ce programme de récompense. Les franchisés ont même souligné le fait que «la complexification de l’offre de produits aux consommateurs [...] entraîne des manipulations additionnelles et ralentit considérablement la chaîne d’opérations».
La poursuite précise que les gérants locaux ont pourtant fait valoir ces arguments auprès de la société mère. Une première approche a eu lieu par l'entremise d'un courriel envoyé en juin 2019, puis d'une lettre qui avait été envoyée en avril 2021.
Toujours selon ce qu'indique la poursuite, en février 2022, «la situation était devenue inquiétante à tel point que de nombreux franchisés du Québec se sont regroupés pour la soumission d’une lettre commune dénonçant la baisse de leur marge bénéficiaire».
Les 16 entreprises derrière la poursuite ont évalué que les pertes qu'elles ont subies sont d'un peu plus de 18,9 millions de dollars. Elles demandent à Tim Hortons de rembourser, au dollar près, l’ensemble de cette somme.
La société mère a réagi vendredi à la poursuite en expliquant dans un courriel qu'elle a l'intention de se défendre «contre ces allégations sans fondement devant les tribunaux».
Enfin, la société mère a conclu en déclarant que «Les franchisés exploitent l’un des concepts de restauration les plus rentables et les plus appréciés au Canada et au Québec », tout en précisant que les poursuivants «ne représentent pas l’expérience positive et les opinions de la très grande majorité des propriétaires de restaurants Tim Hortons».