« Le pourboire a perdu son sens en 2025 »
On apprend dans un article de Radio-Canada qu'un deuxième établissement de restauration de la Ville de Québec emboîte le pas vers un modèle sans pourboire.
Ambre Buvette, dirigé par le chef Étienne Nadeau, adopte désormais une formule où le service est inclus dans les prix affichés au menu. Cette décision mûrie de longue date a été précipitée par l’entrée en vigueur de la loi 72 sur le calcul des pourboires, qui a complexifié la gestion administrative du système traditionnel.
Selon Nadeau, cette transition contribuera à assurer une meilleure stabilité salariale pour les membres de son équipe.
« Ils vont faire les mêmes salaires qu’avant. C’est juste que maintenant ça va être assuré. [...] Il n'y aura pas de fluctuations, ça ne variera pas de semaine en semaine ni selon l'achalandage », affirme-t-il en entrevue avec Radio-Canada.
Ce modèle est déjà en place depuis un an et demi au restaurant Alentours dans le quartier Saint-Sauveur à Québec.
Le chef Tim Moroney estime que la clientèle est généralement d'accord avec cette façon de faire. Le prix du menu cinq services a simplement été ajusté, passant de de 95 $ à 110 $, et ce, sans coût supplémentaire pour les clients.
L'exception plutôt que la règle
Cette approche demeure l’exception, rappelle Martin Vézina de l’Association Restauration Québec (ARQ). À peine cinq établissements ont adopté ce modèle dans toute la province. Interrogé par Radio-Canada, Vézina souligne que l’idée du pourboire inclus donne l'impression aux clients de payer davantage, même si ce n’est pas le cas.
À son avis, si cette pratique demeure peu répandue, c’est entre autres parce que les Québécois sont partagés sur le sujet. Un sondage Léger mené il y a quelques années révèle d’ailleurs que la moitié d’entre eux préfèrent que le pourboire reste à leur discrétion, le considérant comme un indicateur de qualité du service.
Du côté des employés, le modèle suscite aussi des réticences. Pour plusieurs, les pourboires représentent une rémunération plus lucrative que le salaire fixe.
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