Un expert affirme que les Québécois devront grandement réduire leur consommation d'électricité.

Les Québécois devront éventuellement réduire leur consommation énergétique, selon plusieurs experts.

Pierre-Olivier Pineau, professeur aux HEC, a expliqué à Noovo Info que depuis plusieurs décennies, les Québécois se questionnent peu par rapport à l'énergie: «Parce que nous avons beaucoup d'énergie, elle n'est pas chère. En gros, nous consommons sans nous poser de questions.»

Toutefois, M. Pineau fait remarquer qu'au cours des prochaines années, il faudra reconsidérer notre façon de consommer l'énergie: «Nous sommes à environ 200 gigajoules par an et par personne. En Europe, la consommation se situe entre 100 et 150 gigajoules par personne. C'est donc 25 à 50 % de moins que notre niveau de consommation en Europe, à niveau de vie équivalent.»

Emmanuel Cosgrove, directeur de l'organisation à but non lucratif Eco Home, croit pour sa part que la solution réside dans l'efficacité énergétique: «Plutôt que d'augmenter l'offre, on peut réduire la demande.»

M. Cosgrove souligne que le Québec n'aura pas à dépenser des millions pour construire de nouvelles infrastructures énergétiques si les propriétaires réduisent leur consommation d'énergie: «Nous nous demandons simplement si nous ne pourrions pas envisager les mesures les plus rentables pour faire face aux pics de consommation et à la consommation globale d'énergie de la province.»

Au cours des derniers mois, le ministre de l'énergie, Pierre Fitzgibbon, a fait part de ses préoccupations quant à la consommation d'énergie qui continuera d'augmenter. Le ministre a même critiqué les habitudes de consommation des Québécois.

Cendrix Bouchard, porte-parole d'Hydro-Québec, a déclaré que les heures de pointe sont à considérer: «Il s'agit des heures de 6 à 9 heures du matin [et] de 16 à 20 heures. En fin de journée, tout le monde a tendance à utiliser l'électricité en même temps.»

Selon M. Pineau, les programmes d'incitation pour améliorer l'efficacité énergétique des habitations, tout comme l'augmentation des tarifs chez Hydro-Québec qui est limitée à 3 % seront des freins n'aideront pas à la réalisation de l'ambitieux plan 2035 d'Hydro-Québec: «Ce n'est pas possible si l'on considère le montant de l'investissement qu'Hydro-Québec souhaite réaliser. On ne peut pas payer cet investissement avec une augmentation de 3 % des tarifs résidentiels, ce qui nous obligerait à changer.»

Enfin, M. Pineau a conclu en assurant aux Québécois qu'il est possible de réduire sa consommation d'énergie, tout en conservant le même style de vie.