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Crédit Photo: Adobe Stock
Selon Jimmy Jean, économiste en chef chez Desjardins, toutes les attentions sont tournées vers Ottawa pour trouver un équilibre entre les priorités visant à rendre la vie plus abordable et les restrictions budgétaires imposées. La Banque du Canada a axé ses efforts sur la réduction de l'inflation à sa cible de 2 %.
Toutefois, son cycle agressif de hausse des taux d'intérêt au cours de la dernière année a commencé à ralentir l'économie, obligeant les particuliers et les entreprises à réduire leurs dépenses. Face à cette situation, certains observateurs craignent que des mesures excessives ou mal ciblées prises par le gouvernement fédéral n'affectent les efforts de la banque centrale et ne l'obligent à augmenter encore plus les taux d'intérêt.
Bien que la ministre des Finances, Chrystia Freeland, ait répété à maintes reprises qu'elle s'engageait à appliquer des restrictions budgétaires pour faciliter le travail de la Banque du Canada, le gouvernement libéral est également sous pression de l'opposition du Nouveau Parti démocratique (NPD) pour continuer à soutenir les Canadiens à faibles revenus, qui sont les plus durement touchés par l'inflation. Le chef du NPD, Jagmeet Singh, souhaite que le gouvernement prolonge l'augmentation de six mois du remboursement de la taxe sur les produits et services (TPS), introduite l'automne dernier, qui a temporairement doublé le montant que les gens ont reçu.
Lors d'une conférence de presse tenue mercredi, le premier ministre Justin Trudeau n'a pas précisé si son gouvernement prolongerait le remboursement, mais a déclaré que le budget comprendrait des mesures d'abordabilité pour aider directement les Canadiens.
L'inflation est devenue une préoccupation majeure au Canada après une forte hausse des prix l'année dernière, due en partie à l'invasion militaire russe en Ukraine et aux ruptures de chaînes d'approvisionnement. Depuis qu'elle a culminé à 8,1 % l'été dernier, le taux d'inflation au Canada a diminué à mesure que les pressions mondiales sur l'inflation se sont atténuées et que les taux d'intérêt élevés ont eu un impact sur l'économie.
Jimmy Jean estime que la baisse des prix de l'essence le mois dernier a probablement contribué à la diminution du taux d'inflation global. Toutefois, d'autres composantes de l'IPC, comme les prix des aliments, n'ont pas beaucoup diminué. Les prix des produits d'épicerie en janvier étaient de 11,4 % plus élevés qu'il y a un an.
Selon l'économiste de la Banque Royale, Carrie Freestone, les entreprises, y compris les épiciers, ont augmenté les prix des produits alimentaires pour répercuter les coûts supplémentaires des fournisseurs sur les consommateurs. Cependant, à mesure que les prix des produits agricoles baissent dans la chaîne d'approvisionnement, les prix des produits alimentaires devraient également baisser.
La Banque du Canada a décidé de maintenir son taux d'intérêt directeur à 4,5% en espérant que l'inflation baissera à environ 3% d'ici la mi-année. Selon Freestone, si l'inflation continue de baisser comme prévu, la Banque du Canada restera probablement inactive. Les travailleurs dont les salaires n'ont pas suivi l'inflation ont été fortement touchés, mais à mesure que l'inflation ralentit, l'écart entre les deux se réduit. En février, le salaire horaire moyen a augmenté de 5,4%, ce qui correspond aux prévisions d'inflation.
Toutefois, la Banque du Canada a déclaré que la croissance constante des salaires rendrait difficile le retour à la cible d'inflation de 2%.
Jimmy Jean pense que le rétrécissement de l'écart entre l'inflation et la croissance des salaires est une bonne nouvelle pour les travailleurs, mais ne compense pas ce qu'ils ont perdu au cours des deux dernières années. Selon lui, il est juste de cesser l'hémorragie plutôt que de rattraper la croissance des salaires sans suivre le rythme de l'inflation.