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Une entreprise montréalaise offre des congés de maladie illimités à ses employés
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Une entreprise montréalaise offre des congés de maladie illimités à ses employés

L'employeur veut traiter ses employés aux petits soins

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Alors que le Québec fait face à une importante pénurie de main-d'oeuvre, une agence publicitaire montréalaise veut garder ses employés en leur offrant des congés maladie illimités, rapporte le Journal de Montréal. 

Ainsi, les employés d'Antilope peuvent prendre congé sans avoir de billet de médecin ni justification. Ils n'ont qu'à mettre au courant leurs collègues afin que les tâches soient faites même durant leur absence. Le président de l'entreprise, Charles Davignon, a créé cette politique il y a près d'un an.

« On s’est mis à beaucoup parler de santé mentale en 2020. On voulait encourager les bonnes habitudes pour éviter de s’épuiser au travail », a-t-il expliqué au quotidien montréalais, en précisant que l'idée lui était venue durant le confinement. 

 «Les gens quittent beaucoup les agences à cause de l’environnement de travail. Les heures sont longues et on fait face à beaucoup de micromanagement. J’ai voulu aller à l’opposé de ça et instaurer un climat basé sur la confiance », a ajouté le chef d'entreprise. 

Une façon de faire qui renforce l'autonomie et le sentiment de compétence des employés, selon le psychologue organisationnel Jacques Forest.

« Personne ne se lève un matin en se disant “je souhaite qu’on me contrôle et qu’on m’aliène”. Tout le monde retire des bénéfices d’avoir plus de contrôle sur son quotidien, autant au niveau de la santé mentale que physique », explique-t-il au Journal de Montréal. 

Et selon lui, le fait d'instaurer un climat de confiance au travail évite les abus. « Les humains ont une forte tendance à faire confiance aux autres, jusqu’à ce qu’on les blesse. Lorsqu’on abuse des congés, c’est une façon de se faire justice soi-même parce qu’on n’est pas traité avec bienveillance », a-t-il précisé.  

Un an après avoir instauré la politique, M. Davignon remarque que le nombre d'absences n'a pas augmenté. « Les gens prennent un peu plus de petits congés, mais ça vaut la peine si c’est pour réduire le nombre d’épuisements et de départs qui perturbent davantage l’équipe », a-t-il observé. 

« Au début, on n’avait pas le réflexe de prendre congé avant que ça aille vraiment mal. Maintenant, on se sent plus à l’aise de prendre du temps pour soi et on sait qu’on ne sera pas jugé. Faire confiance à son monde, ça peut se faire autant à l’épicerie que dans une boîte de publicité », a-t-il ajouté.