Une nouvelle règle sur l'étiquetage de viandes chez nos voisins inquiète les autorités ici
Le gouvernement fédéral du Canada se dit préoccupé par cette annonce
Mon Fric
Le gouvernement fédéral du Canada se dit préoccupé par une décision des États-Unis concernant les étiquettes «Produit des États-Unis» sur la viande, la volaille et les œufs.
C'est lundi que le ministère de l'Agriculture des États-Unis (USDA) a annoncé une règle définitive sur les conditions dans lesquelles les étiquettes volontaires «produit des États-Unis» ou «fabriqué aux États-Unis» peuvent être utilisés sur une base volontaire.
Selon ce qu'a indiqué le ministère américain, les étiquettes seront autorisées pour la viande, la volaille et les ovoproduits uniquement pour les produits provenant d'animaux nés, élevés, abattus et transformés aux États-Unis.
La règle entrera en vigueur en 2026, selon ce qu'a précisé le secrétaire de l'Agriculture, Tom Vilsack. Toujours selon ce qu'a déclaré le secrétaire, cette règle garantira que lorsque les consommateurs verront l'étiquette, ils pourront savoir que chaque étape impliquée, de la naissance à la transformation, a été effectuée aux États-Unis.
Cette nouvelle règle sème toutefois le doute chez le ministre canadien de l'Agriculture, Lawrence MacAulay, et la ministre du Commerce international, Mary Ng, car ceux-ci ont fait remarquer que la règle ne semble pas prendre en compte les préoccupations qu'ils ont soulevées concernant la «relation commerciale unique et importante» entre les deux pays.
Les deux ministres canadiens affirment que «les secteurs de la viande et de l'élevage au Canada et aux États-Unis travaillent en étroite collaboration». D'autant plus que d'ici quelques semaines, le Canada a l'intention de soulever la question lors de la réunion trilatérale des ministres de l'Agriculture avec les États-Unis et le Mexique qui est prévue au Colorado.
Alors que la politique actuelle autorise l'utilisation volontaire de telles étiquettes sur les produits provenant d'animaux importés d'un pays étranger et abattus aux États-Unis, ainsi que sur la viande importée et reconditionnée ou transformée, les changements apportés par la nouvelle règle seront considérables.
Le secrétaire américain Tom Vilsack a expliqué dans un communiqué de presse: «L'annonce d'aujourd'hui est une étape essentielle vers la protection des consommateurs et s'appuie sur le travail de l'administration Biden-Harris visant à renforcer la confiance et l'équité sur le marché où les petits transformateurs peuvent rivaliser.»
Les deux ministres canadiens ont aussi précisé leur position dans un communiqué: «Notre relation indispensable permet aux producteurs, aux transformateurs et aux consommateurs des deux côtés de la frontière de bénéficier de marchés efficaces, stables et compétitifs, tout en garantissant un approvisionnement fiable en produits de haute qualité. [...] Le Canada demeure préoccupé par toute mesure susceptible de perturber les chaînes d'approvisionnement fortement intégrées de la viande et du bétail en Amérique du Nord.»
Tout en qualifiant la nouvelle règle de «norme la plus rigoureuse au monde», le président de la Canadian Cattle Association (CCA), Nathan Phinney, a déclaré dans un communiqué: «Il est crucial de s'attaquer à tout problème qui menace ou diminue le commerce du bétail et de la viande bovine entre le Canada et les États-Unis. [...] Nous sommes très préoccupés par le fait que cette règle entraînera une discrimination à l’égard des importations de bovins sur pied et nuira à l’intégration bénéfique de la chaîne d’approvisionnement nord-américaine.»