Une situation pourrait faire exploser les prix des fruits et légumes du Québec cet été

L'Association des producteurs maraîchers du Québec (APMQ) n'a pas caché son inquiétude concernant une éventuelle hausse des prix des légumes en raison des difficultés qu'éprouvent des centaines de travailleurs étrangers temporaires (TET) mexicains à avoir leur visa, rapporte le Journal de Montréal.

Pour Catherine Lefebvre, présidente de l'APMQ, seuls les politiciens au pouvoir peuvent remédier à la situation. « Ça semble être une catastrophe. C’est une chicane entre deux gouvernements, et nous, on subit », déplore-t-elle. « Si les premiers travailleurs ne peuvent pas arriver, ça veut dire qu’il y aura des répercussions sur les plantations, les récoltes et les revenus », prévient-elle.

Rappelons que depuis le 29 février 2024, les travailleurs mexicains doivent obtenir un visa d'entrée. 

« L’imposition du visa aux citoyens mexicains diminue les achats de billets d’avion, obligeant Aeromexico à annuler plusieurs vols en avril et mai » , indique une infolettre interne de la Fondation des Entreprises en Recrutement de Main-d’œuvre agricole Étrangère (FERME) que Le Journal a obtenue.

Si rien n'est fait pour arranger la situation, Catherine Lefebvre craint que les effets néfastes soient visibles rapidement et ce sont les asperges qui pourraient être les premières touchées.

« La première production impactée sera les asperges, car elles doivent être prêtes début mai », précise-t-elle.

Mario Rondeau, propriétaire d'Asperges Primera, basé à Saint-Thomas (Lanaudière), ne cache pas être stressé par la situation.

« C’est très inquiétant. Sur 23, j’en ai 14 qui ont un visa, cinq qui ont payé et qui attendent la réponse de l’ambassade là-bas », explique-t-il. « Il y a des vols d’annulés en avril, car les avions se remplissent moins chez Aeromexico. C’est sûr que ce sera le bordel », ajoute-t-il avant de souligner que « s’ils arrivent deux semaines en retard, les dégâts seront faits ».