Des anglophones veulent faire fermer une boulangerie française de Montréal

Alors que plusieurs estiment que la place du français est menacée à Montréal, des anglophones de la métropole ont décidé de ternir la réputation d'une boulangerie sur les réseaux sociaux, en vue de la faire fermer, rapporte le Journal de Montréal. La raison ? Une cliente s'est fait servir en français...

« Ce n’est pas sale et ce n’est pas pêché de parler en français aux clients et de leur dire bonjour. Cet appel au boycottage a été fait par de vieilles biques qui ont une réaction complètement exagérée », raconte Jérôme Moutonnet, propriétaire de la Brioche Dorée, en entrevue au quotidien montréalais. 

La semaine dernière, il a servi une cliente anglophone à son commerce situé sur l'avenue Green à Westmount. 

« J’ai pris sa commande en anglais. Ça ne me dérange pas de parler dans la langue du client. Je me suis échappé en lui demandant si elle voulait faire chauffer son sandwich en français. C’est là que tout a dégénéré », ajoute le propriétaire.

La cliente en question, Elaine Harris, a ensuite perdu son sang-froid quand le propriétaire s'est mis à lui parler en français. 

« Elle a été vexée parce que je lui ai parlé en français. Mais je suis Français, dans une boulangerie française au Québec, alors il est où le drame ? En plus, la cliente comprend et parle cette langue », souligne-t-il. 

La dame ne comptait pas s'arrêter là et a lancé une campagne visant à dénigrer le commerce sur Internet. Elle n'a pas répondu aux demandes d'entrevue du Journal de Montréal. 

« C’est une longue façon de vous demander de vous joindre à moi et à mes amis qui ont été témoins du comportement d’aujourd’hui, pour BOYCOTTER ce magasin », a-t-elle écrit sur les réseaux sociaux.

Le propriétaire de la boulangerie croit que son commerce a été instrumentalisé pour protester contre le projet de loi 96.  

Mais depuis mardi, 350 nouveaux avis concernant la boulangerie ont été écrits sur Google. Mais seule une quarantaine sont négatifs, écrits à la suite de la montée de lait de la cliente sur le web. 

« Son opération n’a pas trop fonctionné. On a reçu des centaines de messages positifs de francophones, entre autres, qui nous ont appuyés. En gros, elle a eu un comportement suprémaciste et colonialiste. Elle veut qu’on lui parle en anglais, ou sinon, elle tente de nous ruiner », rage M. Moutonnet.